Les
KAHISARS
N.B : les scientifiques ont déterminé que l’exposition à une source sonore supérieure à 120 décibels est préjudiciable à l’ouïe canine. L’exposition lors d’un feu d'artifice s’élève à 190 décibels.
Le saviez-vous ?
Suite à une étude menée en 2020 sur la sensibilité canine, des chercheurs ont analysé la réaction de différentes races à des bruits de détonation. En comparant les données recueillies, il apparaîtrait que les chiens de troupeau ont plus de prédisposition à avoir peur des feux d’artifice que d’autres. Cette sensibilité serait expliquée par un facteur génétique lié à l’absence « d’instinct de tueur », ces races étant élevées pour guider les animaux et non les blesser ou les tuer, à l’opposé des chiens de chasse par exemple.
Il s’agirait donc d’un comportement inscrit dans leur code génétique !
La désensibilisation
La peur du feu d’artifice peut, dans certains cas, devenir une phobie, d’autant si le chien a été victime d’une mauvaise expérience par le passé. Mais rien n’est jamais perdu ! Si idéalement, la désensibilisation doit intervenir dès le plus jeune âge, elle sera juste plus longue dans le cas d’un adulte, mais présentera le même intérêt.
Il s’agit de diffuser des sons (bruit de feu d’artifice, tirs) durant les moments associés au plaisir et à la détente, souvent lors des repas ou des moments de jeu.
Le volume de diffusion de ce son sera augmenté de façon graduelle, uniquement si le chien est détendu. Ne surtout pas hésiter à redescendre d’un palier le volume en cas de montée de stress. Chaque cession d’exposition doit se faire si possible au quotidien, à raison de 2-3 minutes, sans excéder 10 minutes par jour.
Ce travail qui peut nécessiter l’accompagnement d’un professionnel, peut parfois prendre des mois, mais en vaut réellement la peine, tant pour lui que pour vous.
Bon à savoir : l’anxiété liée au feu d’artifice peut mettre plus de douze heures à disparaître. Il vaut donc mieux attendre avant de le sortir sans laisse. Le sortir à deux laisses peut également vous aider à mieux gérer, dans l’hypothèse où vous seriez contraint d’en lâcher une !
Mais alors, que faire pour l’aider ?
La réponse, la plus évidente est bien sûr : ne pas l’emmener sur les lieux de tir !
Un coup de panique chez le chien le conditionnera de façon certaine à la fuite voire à l’agression dans le cas où il ne peut pas s’échapper.
Si le laisser dans la voiture peut paraître être une solution alternative, il faut garder à l’esprit qu’en cas de fort stress, le chien, pour décharger son trop-plein d’émotion, peut-être amené à détériorer son environnement.
Si aucune autre solution ne s’offre à vous (vacances, camping-car…) nous ne serions que trop vous conseiller de ne pas l’y laisser seul.
La maison reste donc le choix à privilégier.
L’isoler dans une pièce (portes et fenêtres fermées) afin d’ éviter tout risque de fugue en fermant les volets et les rideaux limitera les flashs de lumière.
Laisser la télévision allumée ou mettre de la musique calme en bruit de fond atténura les bruits de déflagration. Certains choisissent les bruits blancs reconnus pour leurs vertus apaisantes.
Proposer des jouets familiers et réconfortant (Kong, tapis de léchage…) peut aider votre chien à gérer son anxiété.
Si l’anxiété de votre chien est connue, la diffusion d’Adaptyl ou d’huile essentielle de lavande ou de petit grain bigarade peut l’aider à se détendre. L’utilisation de Fleur de Bach Rescue peut également avoir un intérêt.
Sortez votre chien à distance : dépensez votre chien avant et après le feu d’artifice ! Avant pour qu’il évacue ses besoins, qu’il coure et se dépense ; après, pour qu’il évacue le stress accumulé au cours de cet évènement.
Si c’est le premier feu d’artifice en compagnie de votre chien et que vous ne connaissez pas ses réactions, sacrifiez ce moment pour lui tenir compagnie. Vous pourrez ainsi découvrir ses réactions et savoir quels comportements adapter la prochaine fois.
Dans tous les cas, ne laissez pas votre chien livré à lui-même dans le jardin et si vous êtes présent avec lui, soyez un modèle de sérénité !
Mais pourquoi tant d’affolement de la part de nos amis ?
Le chien n’est pas en capacité intellectuelle d’associer le bruit des détonations asynchrones aux lumières dans le ciel, qui ne sont du reste pour lui que des éclairs de couleurs et des bruits assourdissants. Le cerveau du chien analyse donc uniquement des stimuli sensoriels immédiats, sans parvenir à en identifier la cause exacte.
En ne parvenant pas à « rationaliser », une anxiété intense face a une sensation de menaces grandit, jusqu’à ce que l’instinct ancestral de protection le pousse à la fuite.
Par ailleurs, il est utile de garder à l’esprit que l’ouïe et l’odorat du chien sont beaucoup plus développés que ceux de l’humain. La perception des ultrasons est de 65 000 Hz chez le chien contre 20 000 chez l’homme, avec une distance de détection des sons quatre fois plus importantes que la nôtre.
Les infrasons émis par les feux d’artifice agissent donc directement sur le système nerveux, provoquant une modification du rythme cérébral observable par encéphalogramme ainsi qu’une désorientation spatiale temporaire. Les ondes ressenties à travers tout leur corps, et notamment par leurs coussinets, provoquent une accélération de leur rythme cardiaque, et par voie de conséquence une respiration haletante et des troubles musculaires incontrôlés. Si on ajoute à cela l’odeur de la poudre fortement ressentie à cause d’un odorat beaucoup plus développé, on comprend vite que le feu d’artifice ne représente en aucun cas un environnement favorable naturel, mais plus facilement une mise en situation de stress et d’insécurité qui s’amplifie naturellement.
FEUX D'ARTIFICE : UN DANGER POUR NOS COLLEYS ?
Fête nationale, nouvel an, mariage… Les occasions festives ne manquent pas pour profiter du spectacle d’un feu d’artifice. S’il s’agit là d’un plaisir de la vie pour nous, humain, il n’en reste pas moins une source de grande anxiété, voire de phobie pour certains de nos chiens.
En effet, plusieurs études montrent que 85 % des chiens présenteront des signes corporels d’anxiété et plus de 30 % des réactions comportementales face aux détonations (orage, feu). Des chiffres d’ailleurs confirmés aux vues des pics de fugues déclarés auprès des associations et de l’augmentation significative des consultations d’urgence chez les vétérinaires, suite à des accidents tels que collision avec une voiture en rapport direct à l’exposition à un feu d’artifice.
